134th General Assembly : Ne craignez point

Étant très impliqué socialement, politiquement et dans des mouvements d'église, j'ai participé à de nombreuses assemblées délibérantes dans ma vie. Avec leurs débats, leurs polarisations dans certains cas des ruptures d'autres fois des compromis ou des consensus géniaux.
Je suis devenu presbytérien il y a quelques six ans pour essentiellement deux raisons. J'ai toujours cru à l'apport des femmes, comme égales, dans le leadership de l'Église. Je constate, au contact de mes consoeurs du collège et des femmes ordonnées comme pasteurs que c'est une grâce dans l'Église que cette diversité au cœur même du ministère de la parole et des sacrements. Elles nous ouvrent des perspectives qu'autrement nous aurions laissé passer… La voix des femmes dans notre Église est comme un vent d'Esprit qui nous transforme petit à petit pour ne plus jamais reculer.
Je me suis toujours intéressé au mode de gouvernement presbytérien. Ma formation théologique à l'université de Montréal m'a persuadé qu'une ecclésiologie de communion étais la plus souhaiter et que la collégialité dans la direction de l'Église était probablement la seule vraie concrète façon d'y arriver. De par mon expérience communautaire et mes convictions démocratiques à bien qu'aucune ne soit parfaite- J'en suis venu à croire que notre système de gouvernement était plus susceptible d'ouverture aux appels de l'Esprit. Je puis en témoigner aujourd'hui.
C'est ma première assemblée générale dans le cadre de notre Église. J'ai été surpris de la solennité qui l'entoure et de l'importance de l'engagement des délégués qui la composent. Le modérateur porte la Robe pastorale ce qui donne à l'assemblée le sens véritable de Ekklesia, autrement dit l'assemblée des élus devenus sous l'apôtre Paul l'assemblée du Peuple de Dieu. La nécessité absolue des délégués (commissaires) d'être présent et de motiver et soumettre par Écrit tout départ hatif pour être soumis par la suite au vote de l'assemblée ajoute à la solennité du moment que nous vivons. Votre intervention, monsieur le modérateur, pour nous rappeler qu'il s'agissait de l'instance suprême de l'Église et qu'il fallait plus que du décorum mais que dans nos intervention nous devions être animés d'amour fraternel et d'un véritable intention de servir les intérets de notre Église ainsi que la plus grande gloire de Dieu, nous a mis au parfum du climat qui devait régner pendant toute la semaine.
Tout au long de la semaine où on a pu sentir des tensions, des peurs que certaines avancées mettent en péril l'identité et la confession même de notre dénomination, Ce récit de résurrection m'est revenu en mémoire :

Le soir de ce même jour qui était le premier de la semaine, alors que, par crainte des Juifs, les portes de la maison où se trouvaient les disciples étaient verrouillées, Jésus vint, il se tint au milieu d’eux et il leur dit : « La paix soit avec vous. » Tout en parlant, il leur montra ses mains et son côté. En voyant le Seigneur, les disciples furent tout à la joie. Alors, à nouveau, Jésus leur dit : « La paix soit avec vous. Comme le Père m’a envoyé, à mon tour je vous envoie. » Ayant ainsi parlé, il souffla sur eux et leur dit : « Recevez l’Esprit Saint »
– Jn 9;19-22

La Paix soit avec vous n’ayez pas peur l’Esprit est présent dans cet exercice de discernement collectif. Il ne le sera pas moins pour la suite des choses… Ecclésia reformata semper reformanda Une Église en mouvement qui avance comme un voilier soufflée par un vent d’esprit.

Nous sommes une seule Église soyons mûs d’un même Esprit dans la diversité de nos expériences. Amen.